Homélie du jeudi 12 mars 2020 (Lc 16, 19-31)
Il y a trois semaines, nous écoutions avec les jeunes de notre groupe de louange Magny'ficat le témoignage d’un père dont le fils a connu une expérience de mort imminente. Qui n’a jamais souhaité lever le voile un court instant et jeter un coup d’oeil sur l’au-delà ? Un au-delà dont nous sommes prêts à accepter l’existence mais dont nous savons si peu de choses, au bout du compte ! Personne n’a pu l’explorer pour en revenir et nous enseigner sur lui. Jésus l’affirme : il y a entre nous et ceux de l’au-delà un abîme qui empêche de lever davantage le voile du mystère.
Pour autant, un coin du voile a bel et bien été levé. Entre nous et l’au-delà, il y a la Parole que Dieu nous adresse. La Parole de Dieu traverse l’abîme, de lui jusqu’à nous. C’est ce qu’Abraham explique au riche de la parabole : “Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent !”
Et nous, nous avons plus grand que Moïse ou les prophètes. Nous avons Jésus !
C’est ce que dit le premier verset de la lettre aux hébreux : “Dieu a parlé à nos pères par les prophètes mais aujourd'hui, Dieu nous a parlé dans son Fils” (Hb 1, 1).
Pour autant, Jésus lui-même a été plutôt avare de détails sur l’au-delà. La parabole de ce jour ne fait pas exception... Jésus nous rappelle l’inéluctabilité de la mort. Il nous confirme que notre comportement en cette vie n’est pas sans conséquence sur notre vie future. Il nous promet surtout que la mort nous surprendra !
Si Jésus nous parle peu de l’au-delà, c’est parce qu’il est en sa personne la plus pure expression du Royaume. “Dieu nous a parlé dans son Fils” disait la lettre aux hébreux... Le coin levé du voile, c’est Jésus lui-même.
Plus je connais Jésus, plus je deviens son ami, moins le ciel a de secrets pour moi. L’amitié avec Jésus nous donne une connaissance intérieure, une connaissance intime du Royaume. Cette proximité avec Jésus vaut plus que toutes les révélations privées, les signes et les miracles que Dieu pourrait nous offrir par ailleurs. Cette proximité avec Jésus, c’est le ciel.
Voilà pourquoi Jésus dit du pauvre de la parabole : “Il a connu le malheur pendant sa vie, il trouve ici sa consolation”. Sur terre, aucun homme ne l’avait visité au nom de Jésus pour prendre soin de lui. Au ciel, il trouve sa consolation dans la compagnie du Christ. A l’inverse, la souffrance du riche de la parabole s’explique par la distance qui le sépare encore de Jésus.
Ensemble, soyons heureux de côtoyer le Christ, d’apprendre à mieux le connaître et l’aimer. Pour nous, c’est comme avoir déjà un pied au ciel.
Amen.
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