Homélie du jeudi 27 janvier 2022 (Mc 4, 21-25)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jésus disait à la foule :
« Est-ce que la lampe est apportée
pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ?
N’est-ce pas pour être mise sur le lampadaire ?
Car rien n’est caché,
sinon pour être manifesté ;
rien n’a été gardé secret,
sinon pour venir à la clarté.
Si quelqu’un a des oreilles pour entendre,
qu’il entende ! »
Il leur disait encore :
« Faites attention à ce que vous entendez !
La mesure que vous utilisez
sera utilisée aussi pour vous,
et il vous sera donné encore plus.
Car celui qui a,
on lui donnera ;
celui qui n’a pas,
on lui enlèvera même ce qu’il a. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Homélie
● Ce passage de l’évangile fait suite à la parabole du semeur. La lumière dont il est question ici, c’est donc la lumière qu’apporte la Parole de Dieu dans nos vies. La Parole de Dieu console, elle explique, elle révèle le sens de notre vie, elle oriente nos actions vers le bien, elle nous attire vers Dieu et vers notre prochain, elle nous apprend ce que c’est que d’aimer vraiment…
Cette lumière, elle est d’abord cachée, dit Jésus. Parce que le premier effet de la Parole de Dieu est d’abord au-dedans de nous, dans le secret de notre cœur. Mais quand chacun découvre combien la Parole de Dieu lui fait du bien, il est appelé à ne pas garder cela pour lui et à témoigner auprès d’autres personnes de ce dont la Parole de Dieu est capable.
● Nous résistons parfois à l’idée de partager une bonne nouvelle avec les autres. Par exemple, j’aime beaucoup aller me reposer dans le Cantal parce qu’il n’y a que des vaches et pas de touristes. Si je commence à raconter à tous combien le lieu est paisible, je prends le risque que beaucoup changent de destination de vacances et rejoignent mon petit havre de paix. J’aurais comme “perdu” mon petit coin de paradis qui deviendrait surpeuplé l’été, comme beaucoup d’autres lieux de villégiature.
Ainsi, à chaque fois que nous avons découvert un “bon plan”, nous nous demandons si nous allons en faire profiter et à qui nous allons en faire profiter. Comme à chaque fois que nous découvrons une richesse, il nous semble qu’elle doit être conservée pour soi voire partagée avec un petit nombre. Mais si la richesse est transmise avec prodigalité, nous risquons de la perdre pour nous-mêmes.
● Jésus, ici, cherche à nous expliquer qu’il n’en n’est pas de même pour cette richesse qu’est la Parole de Dieu. La Parole de Dieu, si je ne la donne pas à d’autres, c’est là que je risque de la perdre pour moi-même. Et pour expliquer cela, Jésus prend l’image du boisseau.
Au temps de Jésus, le boisseau est une unité de volume. Un boisseau égale 10 litres environ. Et par extension, le boisseau désignait un contenant de cette exacte mesure, un contenant qui servait à mesurer la quantité de fruits, par exemple.
Mettre une lampe à huile sous le boisseau n’a donc aucun sens. D’abord parce que la lumière ne filtrerait pas du boisseau et que personne n’en profiterait, ensuite parce qu’elle serait très vite privée d’oxygène et s’éteindrait.
Il en est de même pour la Parole de Dieu. Comme la lumière, soit elle profite à tous, soit elle ne profite à personne parce qu’elle en vient nécessairement à s’éteindre. La Parole de Dieu n’est heureuse pour nous-mêmes que dans la mesure où nous en faisons un moyen de rendre par elle les autres heureux. Avec la Parole de Dieu, il n’y a pas de joie égoïste possible. La Parole de Dieu est pour tous ou elle n’est pour personne.
Amen.
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