Lc 11, 5-13 (homélie du jeudi 10 octobre 2019)
Deux paraboles aujourd’hui : celle de l'ami qui se laisse fléchir, et celle du père qui ne donne que de bonnes choses pour son fils. Ces deux histoires débouchent sur la même leçon : Dieu aime qu'on insiste dans la prière et on arrive toujours à toucher son coeur.
Jésus connaît son Père mieux que quiconque. Jésus nous connaît aussi et il sait que nous n'avons pas idée de la tendresse de notre Père des cieux. Vraiment, nous ne mesurons pas à quel point notre prière touche son coeur. Si nous mesurions la joie que le Père éprouve quand nous nous adressons à lui, nous en serions bouleversés.
Souvent, nous entrons dans la prière avec le coeur résigné. Sans trop croire, au fond, que le Père puisse ou veuille nous exaucer. L’urgence consiste à restaurer en nous la confiance en l’amour que le Père nous porte. Si nous partons battus, c'est que nous ne croyons pas en lui, ou petitement. Si nous nous plaignons de ne pas être entendus, c’est probablement parce que notre prière est résignée.
Trop vite on cesse de demander, de chercher et de frapper à la porte du Seigneur. Ou bien on frappe comme en s’en allant, sans attendre qu’il ouvre. Cette résignation cache la faiblesse de notre amour. Celui qui insiste peu, aime peu. Celui qui n’espère pas beaucoup de la prière, reste à mi-chemin de son amour pour le Seigneur. Commençons donc par demander à l’Esprit Saint de réveiller notre foi en la tendresse immense du Père.
Ensuite, si vraiment nous ne voyons pas en quoi le Père exauce notre prière, n’oublions pas que de façon sûre, nous l’exauçons, Lui, à chaque fois que nous entrons en prière. Que l’Esprit ouvre nos yeux sur la joie que nous lui prodiguons lorsque nous le prions avec insistance.
Que vaut-il mieux ? Etre exaucés de Dieu ou exaucer sa prière en consentant à lui rendre visite ? Jésus nous l’a appris : il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. C’est peut-être en regardant de ce côté que nous serons comblés.
Amen.
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