Peuple de saints
- Soline de Geloes
- 1 nov. 2019
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 oct. 2023
Homélie de la Toussaint, le 1er novembre 2019 (1Jn 3, 13 ; Mt 5, 1-12a)

● Célébrer la Toussaint, célébrer la fête de tous les saints, c’est célébrer notre fête, à tous et à chacun. Ce n’est pas seulement regarder vers les vies exceptionnelles des saints de notre calendrier liturgique. C’est aussi contempler nos propres vies, la nôtre et celle de notre voisin, sur ce banc d’église.
Car saints, nous le sommes tous. Etre saint, c’est être créé à l’image et à la ressemblance de Jésus. C’est être habité de l’Esprit Saint, participant de la vie divine. Saint Jean disait en deuxième lecture : “Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes”. “Bien aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu” (1Jn 3, 2).
Il y a en nous suffisamment de sainteté pour que Dieu se reconnaisse en chacun de nous et proclame en nous voyant : “Tu es la chair de ma chair ; l’Esprit de mon Esprit ; tu es mon fils, ma fille bien-aimé(e) et je t’aime”. Tenons donc pour vrai ce que nous dit l’Ecriture : ““Vous êtes, dit saint Pierre, une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut” (1P 2, 9).
● Sans doute l’un ou l’autre se dit en lui-même : “Comment puis-je me dire saint ? Comment puis-je me réjouir d’une sainteté mienne alors que j’éprouve tant de difficultés à garder les commandements de Dieu. Comment me reconnaître saint alors que l’âge aidant, je fais l’expérience douloureuse de ma torpeur, de ma paresse, de mon impuissance à changer ?”
Personne n’ignore ces turpitudes. Saint Jean est conscient qu’il y a une part de nous qui résiste à croire que nous sommes saints, parce que “ce que nous sommes ne paraît pas encore clairement” (1Jn 3, 2). A nous d’apprendre patiemment à nous estimer non tels que nous paraissons mais tels que nous sommes, selon ce que Dieu dit de nous.
● Et qu’est-ce que Dieu dit de nous ?
Il dit de nous ce qu’il dit de son Fils Jésus, pas moins.
Les béatitudes racontent Jésus, elles mettent en lumière son identité, en dépit du voile des apparences. De la même manière, les béatitudes décrivent notre propre mystère, à nous qui sommes nés de Dieu.
Ainsi, l’évangile des béatitudes raconte que nous sommes pauvres, que nous pleurons, que nous avons faim et soif de justice, comme le Christ. Mais que nous sommes capables de miséricorde, artisans de paix, doux et purs, à l’image de Jésus.
A chacun de nous, Dieu dit “Bienheureux”. Bienheureux es-tu, sois dans la joie ! Car tu participes à l’humanité blessée de Jésus comme tu participes à sa bonté, sa miséricorde et sa douceur. Le jugement que Dieu pose sur chacune de nos vies est une bénédiction, une bénédiction invincible ! “Puisque Dieu est pour nous, dit Saint Paul, qui sera contre nous ?” (Rm 8, 31).
Plaise à Dieu de nous introduire et nous conforter dans cette connaissance que nous formons dès maintenant un peuple de saints. C’est cette connaissance qui, aujourd’hui, nous rend bienheureux. C’est elle aussi qui nous pousse à agir chaque jour plus saintement, plus en cohérence avec notre vérité profonde.
Amen.
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