Homélie du vendredi 15 novembre 2019 (Lc 17, 26-37)
Avant d’être la description de la fin du monde, l'évangile selon Saint Luc raconte la fin d’un monde : le monde juif du premier siècle qui s’écroule en 70, sous les coups des romains. cet évangile a été écrit en 85, soit quinze ans après le drame. C’est donc la description d’une catastrophe qui a déjà eu lieu que nous venons d’entendre là.
Quarante ans après la mort de Jésus, tous les juifs ont dû fuir Jérusalem, sans prendre le temps de rien emporter, sans regarder en arrière. Beaucoup parmi ceux qui ont voulu sauver leurs richesses ont tout perdu et sont morts. La mort frappait en aveugle : que l'on soit couché ou en plein travail, elle passait partout.
Luc met ce récit dans la bouche de Jésus pour évoquer non plus seulement la fin d’une époque mais la fin de l’Histoire. Car, de la même manière, le Jour dernier arrivera tout d'un coup, sans que personne ne le voie venir. Ce que souhaite Jésus, c’est que nous ne soyons pas surpris comme les juifs l’ont été lors de la destruction de Jérusalem.
Aujourd'hui nous mangeons, nous buvons, nous nous marions, nous achetons et nous vendons. Mais comme tout, cela doit finir. La sagesse de l'Évangile nous recommande de vivre les joies saines du monde sans cesser d'attendre celles que Dieu promet. De la même manière, il nous invite à vivre les détresses du temps présent sans cesser de nous réjouir de la victoire annoncée.
Que le Seigneur nous aide à mettre notre joie moins dans l'œuvre de nos mains que dans l'espérance du Royaume à venir. Qu'il nous aide à nous y préparer en veillant dans la prière.
Amen.
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