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Notre-Dame des victoires

Homélie du mercredi 7 octobre 2020 (Lc 1, 26-38)





Evangile de Jésus-Christ selon saint-Luc


Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.


L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »


À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.


L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »


Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. »


Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »


Alors l’ange la quitta.


– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie


En France, on en veut souvent aux papes des siècles passés d’avoir été des chefs de guerre. Mais c’est un 7 octobre qu’un pape et ses croisades nous ont sauvé la mise...


Nos terres étaient sur le point de passer aux Ottomans car les musulmans disposaient d’une puissante marine de 200 navires. Alors le pape Pie V mena deux actions. Il demanda à tous les chrétiens d’Europe de prier le chapelet en demandant à Marie de protéger nos terres. Et il rassembla les chrétiens prêts au combat, prêts à défendre leur pays.


Le 7 octobre 1571, les chrétiens parvinrent à couler la majeure partie de la flotte ottomane au large de la Grèce, à Lépante. Cette victoire militaire marqua un coup d’arrêt aux velléités de conquête des musulmans.


Bien sûr, le pape institua une fête dans notre calendrier liturgique pour que Marie soit remerciée de son intercession et de sa protection. On commença à prier Marie sous le patronyme de “Notre-Dame des Victoires” puis, deux ans plus tard, sous le vocable de “Notre-Dame du Rosaire”.


Il est vrai que la prière du chapelet a quelque chose de combatif. Il s’agit d’une prière insistante, répétitive, comme si l’enjeu était de montrer à Marie notre détermination, de faire de notre prière un cri !


Quand on demande quelque chose à Dieu, il ne faut pas le lui demander du bout des lèvres ! Il faut lui montrer que ce qu’on lui demande compte énormément à nos yeux. Dieu a besoin de sentir qu’on met nos tripes dans la prière, qu’on ne joue pas un rôle, qu’on ne prie pas simplement par habitude mais avec le vrai désir d’être entendus et exaucés. C’est ce qui s’est passé à Lépante. Ca me rappelle le commandement et la promesse de Jésus dans l’Evangile : “Priez sans vous décourager ! Dieu fera justice à ceux qui crient vers lui jour et nuit” (Lc 18, 1.7).


La prière du chapelet, paradoxalement, c’est aussi la prière du pauvre. Elle existe depuis le XIIIème siècle, à une époque d’expansion pour les universités chrétiennes mais aussi d'illettrisme pour ceux qui n’avaient pas accès à l’éducation. Même au monastère, il y avait des moines qui savaient lire et pouvaient prier l’office (on les appelait les moines de choeur) et des moines illettrés qui priaient le chapelet... parce qu’il n’y a pas besoin de faire de grandes études pour se confier avec humilité à Marie, pour qu’elle soit avec nous, maintenant, et à l’heure de notre mort, aussi.


Plus nous sommes cultivés, plus nous avons à prier le chapelet. Cette prière nous rappelle que, tous, nous sommes pauvres devant Dieu et que nous avons besoin de la tendresse et du réconfort de notre Mère du Ciel. Plus nous sommes appelés à de grandes responsabilités dans le monde, plus nous devons travailler à devenir humbles. Et Marie peut nous aider à cela… Elle est si discrète dans les évangiles... C’est elle qui nous donne le Sauveur, et elle ne se montre jamais sous les feux de la rampe.


Puisque Marie est si discrète, c’est à nous de nous intéresser à elle. Et le meilleur moyen de nous intéresser à Marie, c’est de lire ce trésor qu’est la finale de Lumen Gentium, la Constitution dogmatique du Concile Vatican II sur le mystère de l’Église. Ce texte, c’est la synthèse la plus belle et la plus aboutie qui nous ait jamais été donnée sur le mystère de l’Église et sur la place éminente qu’y tient la Vierge Marie.


Je vous en lis les derniers mots qui sont une prière, notre prière ce matin :


“Que tous les chrétiens adressent à la Mère de Dieu et des hommes d’instantes supplications, afin qu’après avoir assisté de ses prières l’Église naissante, maintenant encore, exaltée dans le ciel au-dessus de tous les bienheureux et les anges, elle continue d’intercéder près de son Fils dans la communion de tous les saints, jusqu’à ce que toutes les familles des peuples, qu’ils soient déjà marqués du beau nom de chrétiens ou qu’ils ignorent encore leur Sauveur, soient enfin heureusement rassemblés dans la paix et la concorde en un seul peuple de Dieu à la gloire de la Très Sainte et indivisible Trinité.”

Amen.


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