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A la lumière de Pâques

Homélie du dimanche avril 2022, vigile pascale (Lc 24, 1-12)




Évangile de Jésus Christ selon saint Luc


Le premier jour de la semaine,

à la pointe de l’aurore,

les femmes se rendirent au tombeau,

portant les aromates qu’elles avaient préparés.

Elles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau.

Elles entrèrent,

mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.

Alors qu’elles étaient désemparées,

voici que deux hommes se tinrent devant elles

en habit éblouissant.

Saisies de crainte,

elles gardaient leur visage incliné vers le sol.

Ils leur dirent :

« Pourquoi cherchez-vous le Vivant

parmi les morts ?

Il n’est pas ici,

il est ressuscité.

Rappelez-vous ce qu’il vous a dit

quand il était encore en Galilée :

‘Il faut que le Fils de l’homme

soit livré aux mains des pécheurs,

qu’il soit crucifié

et que, le troisième jour, il ressuscite.’ »


Alors elles se rappelèrent les paroles qu’il avait dites.

Revenues du tombeau,

elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres.

C’étaient Marie Madeleine, Jeanne,

et Marie mère de Jacques ;

les autres femmes qui les accompagnaient

disaient la même chose aux Apôtres.

Mais ces propos leur semblèrent délirants,

et ils ne les croyaient pas.

Alors Pierre se leva et courut au tombeau ;

mais en se penchant,

il vit les linges, et eux seuls.

Il s’en retourna chez lui,

tout étonné de ce qui était arrivé.


– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie



Nous avons vécu beaucoup de choses très denses, ces derniers temps. Je pense au Covid et à ses dégâts ; je pense aux élections présidentielles et à la vie politique de notre pays ; je pense à la guerre qui a éclaté en Ukraine et à nos réfugiés ; je pense - bien sûr - à ceux que nous aimons et qui nous ont quittés; je pense aux nouvelles familles de la paroisse ; je pense à nos projets missionnaires, à la publication du rapport Sauvé ; je pense à nos catéchumènes ; je pense aux malades et à ce qui se passe à Lourdes…


Tant de choses ! Et là, je ne parle que de ce que nous portons ensemble de joies et de peines… mais chacun peut compléter la liste de ce qui se passe dans l’intimité de la famille, à l’école, au travail ou dans sa communauté religieuse…


Cela fait beaucoup de choses à porter. C’est dense ! Avec cette question qui, de temps en temps, remonte à notre esprit : “Parviendrai-je un jour à faire la synthèse de tout cela, à embrasser la vie d’un seul regard, à récapituler toutes choses et dire : ‘Je comprends. Je vois le sens.’” ?


C’est un peu le pari fou de la nuit de Pâques. Là aussi, on brasse très large : on remonte à la création du monde, on rend visite à Abraham - le premier des croyants, on traverse la mer rouge avec un peuple opprimé, on écoute les oracles des prophètes, on entend jusqu’à la parole de Yahvé lui-même qui annonce le salut en Jésus-Christ… “Parviendrai-je un jour à faire la synthèse de tout cela ? A dire ‘Je comprends. Je vois le sens’ ?”


Quoi qu’il en soit, s’il y a un moment et un lieu où je peux tout contempler sous une lumière nouvelle, c’est à la lumière du cierge pascal, en cette nuit de Pâques. Cette flamme qui surgit dans les ténèbres, c’est elle - je crois - qui donne le sens de toutes choses. C’est elle qui illumine nos intelligences ; c’est elle qui éclaire nos pas et qui réchauffe nos cœurs ; c’est elle qui transfigure le monde et nous avec.


Cette lumière, c’est celle d’un être qui a tellement donné de lui-même qu’il s’est donné lui-même, totalement, pleinement, sans regarder à la dépense.Et quand on donne ainsi librement toute sa vie par amour pour ceux qu’on aime, eh bien la mort ne peut plus nous dessaisir de rien. La mort arrive, le plus souvent à l’improviste ; elle vient pour nous arracher la vie, pour nous dessaisir de tout… Mais quand elle arrive, elle tombe sur une vie qui a déjà tout donné, une vie qui ne se possède déjà plus. Alors, la mort repart penaude, les mains vides.


Cette histoire, c’est celle de Pâques. Au soir du jeudi saint, Jésus-Christ se donne tout entier à ses disciples : “Ceci est mon Corps, mon Sang. Voilà ma vie, ma vie offerte. Prenez, mangez, buvez.” Et quand la mort vient le chercher le lendemain, elle n’a rien à se mettre sous la dent. Rien, vous entendez ? En Jésus, la mort ne trouve pas la moindre étincelle de vie qui ne soit déjà livrée, abandonnée par amour.

Et c’est pour cela, mes amis, que Jésus ressuscite dans la nuit de Pâques. Si Jésus ressuscite, c’est parce que la mort n’a rien trouvé à lui ravir. La mort a fait sa triste besogne, mais pour quel résultat ? Le résultat, c’est la gloire de celui qu’elle voulait terrasser.


Alors, à la lumière de Pâques, nous comprenons le sens de nos vies, oui. Nous pouvons dire “Je vois le sens”. Ma vie est belle pour autant qu’elle soit livrée elle aussi, donnée par amour, au fil des jours.


Et quand bien même je n’y parviens pas excellemment… Qu’importe ! La mort viendra comme une amie finir le travail, c'est-à-dire brûler en moi ce qu’il restait d’égoïsme. Après son passage, je serai resplendissant de lumière, sans ombre ni tâche, tout rayonnant de ces multiples occasions où je me suis donné au nom du Christ, à l’imitation de son Évangile.


Oui, à la lumière de la nuit de Pâques, à la lumière de Jésus mort et ressuscité, le sens de toutes choses nous est donné. Il est l’Alpha et l'Oméga, le chemin, la vérité et la vie.


Amen.


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