Les trois portes
Homélie du dimanche 7 juin 2020 (Jn 16, 12-15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne se perde pas,
mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde,
non pas pour juger le monde,
mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement ;
celui qui ne croit pas est déjà jugé,
du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Homélie
Rien ne nous est plus proche que la Trinité !
A chaque instant, nous devons “la vie, le mouvement et l’être” (Ac 17, 28) à cette puissance incroyable de vie et d’amour. La Trinité est la source de tout ce que nous connaissons, elle est le point origine du big-bang tirant la vie du néant.
Nous, chrétiens, sommes d’autant plus les familiers de la Trinité que nous avons été plongés par le baptême dans la relation d’amour du Père avec le Fils et l’Esprit. Nous baignons littéralement en eux et eux en nous. Et cette marque est indélébile.
Mais “en même temps”, comme dirait notre président, rien ne nous est plus lointain que la Trinité. Nous n’y comprenons pas grand-chose. Les années ont passé, les catéchèses se sont ajoutées aux catéchèses, les explications aux explications… et nos intelligences peinent encore à saisir le mystère. Nos coeurs eux-aussi sont lents à croire : voyez combien il nous est difficile de goûter le mystère de la Trinité, de le savourer et de nous en réjouir.
Ce n’est pas un reproche. Jésus lui-même a dit à ses apôtres qu’il avait encore beaucoup de choses à leur dire mais qu’eux étaient encore incapables de les comprendre (Jn 16, 12). Après tout, cela ne doit pas nous étonner que le mystère de Dieu déborde notre intelligence. Heureusement, même ! Si nous pouvions circonscrire le mystère de Dieu avec nos pauvres concepts, ce ne serait pas lui. Dieu est plus grand que ce que nos mots en disent. Les mots du catéchisme sont nécessaires mais - reconnaissons-le - ils sont insuffisants.
Au séminaire, nous consacrons beaucoup de temps à travailler sur le mystère de la Trinité. Mais, le plus souvent, ce ne sont pas ces efforts intellectuels qui nous donnent de mieux connaître et aimer le Seigneur. Mieux vaut chercher à entrer dans une relation de confiance et d’amour avec l’un des trois, selon son choix. Le Père, le Fils et l’Esprit sont comme trois portes d’entrées qui mènent au Royaume de Dieu. Fréquenter l’un des trois, c’est être introduit dans toute la famille !
Peut-être que c’est le Père, votre porte d’entrée.
Il existe un Dieu impersonnel et distant dont tout le monde parle pour affirmer son existence ou pour la nier. Ce Dieu-là ne m’intéresse pas. Les débats d’idées interminables ne mèn