Homélie du mercredi 6 novembre 2019 (Lc 14, 25-33)
L’Évangile nous donne aujourd'hui trois conseils de vie :
préférer le Christ,
porter notre croix,
renoncer à nos biens.
Préférer le Christ à toute autre personne, c’est replacer tous nos liens affectifs, quels qu’ils soient, sur l’axe de la réponse au Christ. Les liens que nous tissons avec notre conjoint, nos enfants, nos proches et nos amis sont notre réponse concrète à l’appel de Jésus qui veut que nous l’aimions et le servions en nos frères. Préférer le Christ, c’est chercher en toute relation à ce qu’elle soit d’abord l’expression de l’amour du Christ pour son église et pour l’humanité.
Porter notre croix, accepter notre croix personnelle, c’est prendre la vie comme elle est, c’est embrasser le réel. C’est nous réconcilier avec l’existence telle qu’elle nous est donnée, avec ses joies et ses peines, avec ses épreuves, avec son espérance aussi. Il n’y a aucun masochisme à “prendre sa croix”. Au contraire, c’est notre premier signe de vitalité. Est vivant celui qui prend la vie comme elle est et lui apporte sa contribution personnelle, sa propre part à l’oeuvre du Christ.
Renoncer à nos biens, c’est être prêt à lâcher tout ce qui est de l'ordre de l'avoir. Quand il s'agit de suivre Jésus, nous possédons toujours trop. Nous nous appuyons toujours trop sur notre avoir. Jésus nous appelle à aborder chaque nouvelle relation avec un coeur de pauvre, c’est à dire disposés à trouver notre richesse en l’autre plutôt qu’en nous-mêmes.
Suivent deux paraboles : celle de l’homme qui veut bâtir une tour puis celle du roi qui veut partir en guerre. Que l’on soit bâtisseur ou guerrier, la prudence commande de ne pas s’engager sans avoir constitué auparavant un capital suffisant...
Avec Jésus, c’est un peu différent. La prudence ne consiste pas à viser sa réussite personnelle, à se garder des épreuves et à assurer ses arrières. Comme disciples de Jésus, la prudence consiste au contraire à ne pas trop nous inquiéter de nous-mêmes, à prendre la vie avec son lot d’épreuves et à cultiver un coeur de pauvre.
Amen.
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