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Le signe de Jonas

Homélie du mercredi 9 mars 2022 (Lc 11, 29-32)




Évangile de Jésus Christ selon saint Luc


En ce temps-là,

comme les foules s’amassaient,

Jésus se mit à dire :

« Cette génération est une génération mauvaise :

elle cherche un signe,

mais en fait de signe

il ne lui sera donné que le signe de Jonas.

Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ;

il en sera de même avec le Fils de l’homme

pour cette génération.

Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera

en même temps que les hommes de cette génération,

et elle les condamnera.

En effet, elle est venue des extrémités de la terre

pour écouter la sagesse de Salomon,

et il y a ici bien plus que Salomon.

Lors du Jugement, les habitants le de Ninive se lèveront

en même temps que cette génération,

et ils la condamneront ;

en effet, ils se sont convertis

en réponse à la proclamation faite par Jonas,

et il y a ici bien plus que Jonas. »


– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie


“Génération mauvaise” qui cherche un signe, un signe qui lui confirme que Dieu existe, que Jésus est bien son Fils et que son Esprit est à l'œuvre dans le monde.


Peut-être sommes-nous cette génération qui attend de Dieu un signe... Si les Évangiles disent vrai, si Dieu est bien le Dieu des chrétiens, nous aimerions en recevoir la confirmation éclatante. Nous faisons confiance à Dieu, nous aimerions que cela paye, qu’on en voie les bénéfices ! Nous voudrions que notre vie personnelle soit un succès, parce que nous avons misé sur le bon cheval. Nous souhaiterions que la vie en général soit plus belle, parce que Jésus-Christ règne sur le monde… Alors, nous cherchons autour de nous un signe, un signe de la victoire du Christ sur le mal. Et peut-être sommes-nous déçus.


Karl Marx disait du christianisme qu’il a disposé de suffisamment de temps pour faire la preuve de sa réussite et qu’il est temps, maintenant, de passer à autre chose, de nous appuyer sur d’autres principes que ceux de la foi en Jésus-Christ. Deux mille ans après sa mort et sa résurrection, rien ne semble avoir changé, notre monde n’est pas devenu un paradis terrestre.

Malheureusement, si nous continuons d’attendre que Dieu nous fasse signe, nous risquons d’épouser à notre tour les thèses de Marx. Comme lui, nous en viendrons à dire : “Dieu est venu, Dieu a déçu.”


Ce que dit l’évangile ce matin, c’est que c’est à nous maintenant - et non à Dieu - de donner un signe. Dieu a déjà fait sa part du chemin : le Christ a pris notre condition ; il a souffert et il est mort pour nous ; trois jours après, il est ressuscité pour nous. C’est cela le signe de Jonas, et il n’y en aura jamais de plus grand.


Ce n’est donc pas à nous d’attendre un signe, mais à Dieu. La balle est dans notre camp, et non dans le sien. La “génération mauvaise”, pour reprendre l’expression de Jésus, c’est la génération qui ne se convertit pas, parce qu’elle attend encore et toujours quelque chose de la part de Dieu. Mais Dieu ne pourra jamais nous donner plus qu’il ne l’a déjà fait. Il nous a donné le Christ, il nous a donné l’Évangile, il nous a donné l’Église et les sacrements… C’est à nous, maintenant, de nous convertir.


Seuls les hommes et les femmes qui se convertissent font mentir Karl Marx. Et heureusement, ces chrétiens existent, à toutes les générations. A nous de leur ressembler. A nous de changer maintenant notre manière de vivre et d’être en phase avec l’Évangile.


Ainsi, nous serons nous-mêmes signes pour d’autres. Signe que Karl Marx a tort, que notre génération n’est pas si mauvaise et que la vie est plus belle parce que nous sommes là.


Amen.

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