Le miracle de Bethzatha
Homélie du mardi 24 mars 2020 (Jn 5, 1-16)

A Jérusalem, la piscine de Bethzatha s'apparentait à un lieu de cure thermale où survenaient des guérisons que la foule attribuait aux divinités du moment. Yahvé et Asclépios, le dieu gréco-romain de la médecine, s’y partageaient la vedette. Dans cette cour des miracles, il y avait au final plus de larmes que de rires car on comptait peu de guérisons en comparaison de la masse des personnes qui s’y pressaient en quête d’une vie meilleure. Pour espérer profiter des vertus du bain, il fallait se trouver dans le bassin au moment où l’eau se mettait à bouillonner. Cela arrivait si rarement que le paralytique de l’évangile n’avait jamais trouvé de bonne âme pour lui céder sa place et le baigner au moment favorable.
C'eût été un premier miracle, probablement le plus important. Que vaut-il mieux ? Retrouver miraculeusement l’usage de ses jambes ou trouver autour de soi des hommes et des femmes de compassion ?
Le miracle opéré par Jésus retient spontanément notre attention, pour son caractère extraordinaire. Mais cette guérison ne doit pas nous distraire de l’ordinaire, où se joue l’essentiel.