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Le don de la Paix

Homélie du mardi 12 mai 2020 (Jn 14, 27-31a)





Évangile de Jésus Christ selon saint Jean


En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez. Désormais, je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car il vient, le prince du monde. Certes, sur moi il n’a aucune prise, mais il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé. » – Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie


Nous sommes arrivés à la fin du chapitre 14. Mais pour mieux comprendre notre passage, je vous propose de revenir au début de la séquence : en Saint Jean, chapitre 13 verset 1. "Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout (Jn 13, 1) et il se mit à laver les pieds de ses disciples pour leur donner un exemple (Jn 13, 15) : qu’ils apprennent que "le serviteur n’est pas plus grand que son maître" (Jn 13, 16). Puis, Jésus, "bouleversé", annonce sa mort et la trahison de Judas : "l’un de vous me livrera" (Jn 13, 21). Judas sort. Jésus donne alors aux onze autres son entretien suprême. Ecoutons-le de nouveau. Ça se passe quelques heures avant son arrestation. Il commence par dire : "Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés…" (Jn 13, 34). Car c’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’on vous reconnaîtra comme mes disciples (Jn 13, 35). Certainement ce que vient d’annoncer Jésus inquiète profondément ses disciples. Alors il les rassure : "Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi" (Jn 14, 1). Et il leur en donne tout de suite la raison : sa relation intime avec son Père. Alors, il leur ouvre les yeux : "Qui m’a vu a vu le Père" (Jn 14, 9). Il leur montre la route : "Je suis le chemin, la vérité et la vie" (Jn 14, 6). Il leur révèle son mystère : "Je suis dans le Père et le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres" (Jn 14, 10). Il est la Parole de Dieu faite chair ! C’est pourquoi votre foi en moi sera votre foi en Dieu ! Il leur parle alors de ce qui va être nouveau pour eux, de cette relation nouvelle qu’ils auront désormais avec lui, après sa mort et sa résurrection, car ils le verront "vivants" (14, 19). "Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai" (Jn 14, 13). L’amour vous donnera d’entrer en communion avec moi et mon Père : "Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure" (Jn 14, 23). Vous recevrez l’Esprit Saint, il sera votre "Défenseur" (Jn 14, 26). Et c’est alors que Jésus ajoute : "Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix", "que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé" (Jn 14, 27). La paix, avec l’Esprit Saint, voilà ce que nous laisse Jésus. Et, dit-il, avec cela, vous n’aurez plus à craindre ; vous n’aurez plus aucune raison d’être inquiets pour vivre et témoigner de votre foi dans le monde, pour être témoins de la résurrection. Jésus nous donne la paix autrement, non pas à la manière du monde. Parce que la paix, c’est lui ; c’est le don de sa vie par amour, pour nous. Parce que la paix, c’est ce que la foi en la résurrection apporte à celui qui croit, ou, plus précisément, ce que donne le ressuscité lorsqu’il vient faire sa demeure en celui qui croit. Parce que nous croyons que Jésus est ressuscité, alors nous recevons de lui, grâce à la foi, cette paix qui le caractérise. Une paix qui chasse la peur : la peur du néant, du non-sens, de la mort… et aussi celle qui chasse la peur du jugement, du rejet ou de la condamnation, parce que Jésus est mort pour nos péchés ; parce qu’il enlève le péché du monde et nous réconcilie pour toujours avec son Père. Parce qu’il n’est pas venu pour juger, mais pour sauver. Parce que la résurrection est la manifestation de la miséricorde de Dieu. Cette paix, cette présence du Christ à nos côtés, qui vient demeurer en nous, nous donne de vivre désormais autrement. Nous sommes dans le monde, mais nous ne sommes plus du monde. Jésus a dit cela à ses disciples pour que sa joie soit la leur, et que leur joie soit parfaite. (Jn 15, 11 et 17, 13). Pour qu’en lui, ils aient la paix. (Jn 16, 33). Merci, Seigneur Jésus, pour toutes ces paroles que tu nous donnes. Tu nous dis que tu aimes ton Père ; et bien nous, nous te disons, Jésus, que nous t’aimons.


Amen.

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