Homélie du jeudi 29 avril 2021 (Mc 14, 32-41)
Evangile de Jésus-Christ selon Saint Marc
Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani. Jésus dit à ses disciples : « Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier. »
Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse.
Il leur dit : « Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez. »
Allant un peu plus loin, il tombait à terre et priait pour que, s’il était possible, cette heure s’éloigne de lui.
Il disait : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! »
Puis il revient et trouve les disciples endormis. Il dit à Pierre : « Simon, tu dors ! Tu n’as pas eu la force de veiller seulement une heure ?
Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. »
De nouveau, il s’éloigna et pria, en répétant les mêmes paroles.
Et de nouveau, il vint près des disciples qu’il trouva endormis, car leurs yeux étaient alourdis de sommeil. Et eux ne savaient que lui répondre.
Une troisième fois, il revient et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. C’est fait ; l’heure est venue (…) »
Acclamons la Parole de Dieu
Homélie
Il y aurait tant de choses à dire, tant de souvenirs à partager… avec le risque peut-être d'en oublier l'essentiel, je veux dire ce qui fait que Marilou a été et restera une lumière, un signe d'amour, une bénédiction de Dieu pour chacun d'entre nous ; pour sa famille, ses amis et pour la paroisse. Alors, j'ai cherché trois mots qui pourraient dire cet essentiel pour faire mémoire d'elle, et j'ai trouvé : la foi, la joie et la prière. Ce sont des mots très importants pour Marilou. Ce sont ses mots. C'est même elle ! La foi, la joie et la prière
La foi. Le premier texte en parle. Croire à la vie après la mort. Croire que, là-bas, quelqu'un nous attend parce qu'il nous aime. Croire qu'il y a en nous quelque chose d'impérissable, d'incorruptible, un lien d'amour qui nous unit à notre créateur, qui nous unit les uns aux autres, et que rien ne peut détruire, pas même la mort. Croire à la résurrection. Croire à la vie.
Gérard m'écrivait, il y a deux jours : « Marilou est partie, elle a pris la barque pour l’autre rive, vers la Lumière, portée, en confiance, par la Foi. Elle me disait souvent : si les gens ne veulent que vivre, ils ne sauront pas mourir » Et déjà il y a 1 ½ an, Marilou à l'hôpital me disait : « Ne t'inquiète pas François, tu peux parler de ma Foi mais aussi de ma maladie. Je n'ai aucun problème avec. Je l'accepte et j'en parle. Tu peux dire que le Seigneur donne la force quand on la lui demande. Je ne sais pas ce qu'il a prévu pour moi, mais que sa volonté soit faite pourvu qu'il me donne le moral et la force de combattre debout. La maladie ouvre les yeux sur de nombreuses choses qui passaient inaperçues et je vis bien plus intensément aujourd'hui. J'apprends à vivre au jour le jour. »
Ainsi Marilou aura passé toutes les épreuves, depuis l’espoir de la guérison jusqu'à l'acceptation de son état avec abnégation, afin que son entourage ne souffre pas de son état. C'est la foi qui la portait, avec le réconfort qu'elle recevait des siens.
La joie. Là aussi, c'est tout Marilou. C'est une joie qui jaillit de sa foi. Quand elle a vu le Père Olivier à l'hôpital, la veille de sa mort, elle a voulu sauter du lit ! Sa joie débordait ! Sa joie en Dieu.
Le psaume 22 essaie d'en dire quelque chose.
« Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie »
« J'habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours »
« Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal »
Cette joie reçue du Seigneur, Marilou a su nous la transmettre. « J’espère bien que la musique sera là quand on se retrouvera ! » dit une de ses amies. C'est une joie, une confiance, une espérance. Son sourire en est, je pense, le reflet. L'espérance est un trésor, avons-nous chanté.
La foi. La joie. Et comme troisième grande caractéristique de Marilou : la prière. Au téléphone, le 12 février, elle me dit qu'elle a prié et demandé 2 choses au Seigneur, une pour son fils aîné et une pour son fils cadet. Les 2 ont été entendues, me dit-elle. J'espère ne trahir personne en disant cela.
Marilou croit à la force de la prière. Pour elle c'est un cœur à cœur avec Dieu. Et pour connaître Dieu totalement, il suffit d'aimer ! Elle m'écrivait aussi : « Le soutien et les prières m'aident à tenir et à espérer. Je suis bien entourée et ça m'aide beaucoup. Merci pour les prières des paroissiens. Elles font leur effet, crois-moi ».
La prière. C'est encore de cela dont nous avons parlé, la dernière fois que je l'ai vue. C'était avec toi, Gérard. Et nous avons échangé sur Gethsémani. C'est le texte d'Evangile que nous venons d'entendre. Face à la mort, on a beau être entouré, on doit vivre ce moment seul, finalement. L'angoisse est là. Et on se tourne vers celui qui est notre Père. « Abba, Père ». Prière d'abandon confiante : non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! Ce fut la prière de Marilou.
Ce jardin de Gethsémani, nous y entrerons tous. Pour Marilou, c'est la foi qui l'a fait sortir apaisée quand l'heure est venue. Aujourd'hui, Dieu l'a libérée et lui donne la paix. Merci, Marilou, de porter en toi la foi, la joie et la prière.
Amen.
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