Jésus, Roi d’infinie proximité

Roi et serviteur

Quel paradoxe pour notre foi : nous croyons en un Roi qui n’habite pas les palais, mais est né dans une étable ; nous avons un Roi qui s’est fait pauvre par amour ; un Roi qui révèle qu'il est vraiment roi, non par sa puissance, ni par la force, mais dans la faiblesse, sur la croix ; un Roi qui s’est fait serviteur ; un Roi qui a pris « la dernière place » (St Charles de Foucauld) ; un Roi d'humilité, de don, de pardon et de miséricorde.

La fête du Christ Roi de l’univers vient clore l’année liturgique, elle est comme l’aboutissement de tous les mystères du salut.

Pour l'homme contemporain, il y a de multiples façons d'être « rois » dans notre monde... Certaines nous emmènent bien loin de la foi. On peut vouloir être « rois » par le pouvoir, par une maîtrise totale de l'homme dès avant la naissance et devant la mort, ou par une mainmise sur notre monde, au détriment de la nature ou de l'être humain, réduits à l'état d'objet de recherche, de plaisir, ou de profit...

Mais être rois à la manière du Christ est un tout autre projet !

Jésus n’acceptera ce titre de Roi qu’au moment de sa passion La croix est le trône sur lequel siège ce Roi d’humilité.

Parler du Christ comme Roi pour notre monde, c'est dans le même élan nous associer à son action : « La proposition de l’Évangile n’est pas seulement celle d’une relation individuelle et intime avec le Seigneur. La proposition est plus large : elle est le Royaume de Dieu (cf. Lc 4, 43) ; il s’agit d’aimer Dieu qui règne dans le monde. Dans la mesure où il réussira à régner parmi nous, la vie sociale sera un espace de fraternité, de justice, de paix, de dignité pour tous. Donc, aussi bien l’annonce que l’expérience chrétienne tendent à provoquer des conséquences sociales. Cherchons son Royaume » (pape Léon Dilexi te § 97). Le Christ pauvre nous appelle « à nous faire proches des pauvres » (idem § 3). Il nous invite, là où nous sommes, là où nous agissons, à être rois et donc serviteurs par l'amour et le don de nous-mêmes.

C’est ainsi que nous pouvons être « rois » comme lui, puisque par le baptême nous sommes « rois » à la suite du Christ !