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Il prie en nous

Homélie du jeudi 16 juin 2022 (Mt 6, 7-15)




Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu


En ce temps-là,

Jésus disait à ses disciples :

« Lorsque vous priez,

ne rabâchez pas comme les païens :

ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés.

Ne les imitez donc pas,

car votre Père sait de quoi vous avez besoin,

avant même que vous l’ayez demandé.

Vous donc, priez ainsi :

Notre Père, qui es aux cieux,

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne,

que ta volonté soit faite

sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

Remets-nous nos dettes,

comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes

à nos débiteurs.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation,

mais délivre-nous du Mal.


Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes,

votre Père céleste vous pardonnera aussi.

Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes,

votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. »


– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie


Vous avez remarqué comme moi que quand nous prions le “Notre-Père” à l’église, ce n’est pas exactement le même texte que dans l’évangile. En fait, nous prions habituellement avec une traduction qui combine les deux versions que l’on trouve en Saint Matthieu et en Saint Luc.


Le Notre-Père fait évidemment partie du trésor de la foi chrétienne. A tel point que nous le transmettons aux catéchumènes pour qu'ils l’assimilent, qu’ils l’apprennent par cœur et par le cœur et, qu’ensuite, ils le restituent devant l'assemblée.


Dans son contenu, cette prière est juive. Les mots du Notre-Père sont juifs : chaque mot provient de l’Ancien Testament. Jésus ne les a pas inventés. Un juif n’aurait aucune difficulté à prier avec ces mots-là : à appeler Dieu “père”, à prier pour que son règne vienne ou pour que le pardon soit accordé… Même un musulman peut se retrouver dans cette prière.


Non seulement les mots sont juifs mais la structure de cette prière l’est aussi. On peut distinguer dix paroles, comme si la prière du Notre-Père prenait le relais des dix commandements transmis par Moïse au peuple hébreu. Pour nous chrétiens, cela signifie que la prière est plus grande que la loi. La prière, c’est la loi quand elle est intériorisée.


Dans ces dix paroles, on trouve trois demandes qui concernent Dieu : “que ton Nom soit sanctifié”, “que ton règne vienne”, “que ta volonté soit faite…” Trois, c’est le chiffre divin pour les juifs : dans l’ancien testament, le Seigneur est déjà “le Dieu trois fois saint”.


Et puis après, nous avons quatre demandes qui concernent l’homme. Là encore, le chiffre quatre est juif. Il symbolise les quatre points cardinaux et donc les quatre coins de la terre, c’est-à-dire notre monde créé.


Tout est juif, dans le contenu. En revanche, l’énonciation de cette prière est chrétienne. Car cette prière jaillit du cœur de Jésus. Quand Jésus dit “Père”, il le fait d’une manière unique, parce qu’il est le Fils unique de Dieu. Quand il dit “Que ta volonté soit faite”, c’est sa prière à Gethsémani. Quand il demande le pain quotidien, Jésus pense à la Parole de son Père dont il a choisi de se nourrir chaque jour : “l’homme ne se nourrit pas seulement de pain mais de la Parole qui sort de la bouche de Dieu”.


Alors, quand nous prions le Notre-Père, nous nous glissons dans la prière de Jésus. Plus encore, nous nous glissons dans cette relation d’intimité entre le Christ et notre Père des Cieux. C’est cela, la nouveauté du Notre-Père : quand nous prions avec ces mots, c’est l’Esprit même de Jésus qui prie en nous le Père. Soyons attentifs à ce mystère : quand nous prions, un autre prie en nous et nous pouvons l’écouter et contempler son amour.


Amen.


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