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Humilité et désintéressement

Homélie du dimanche 31 août 2025 (Lc 14, 1.7-14)



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J’aimerais réfléchir avec vous ce matin à ce péché que l’Eglise qualifie de « péché capital » et qui s’appelle l’orgueil. Dans les lectures de ce dimanche, deux phrases ont en effet retenu mon attention. Celle-ci, tirée de la 1ère lecture du Livre de Ben Sirac :

 « Accomplis toute chose dans l’humilité, (…) Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser (…) La condition de l’orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui. » Et puis celle-ci, dans l’Evangile, lorsque Jésus dit : « Quiconque s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé. »

 

L’orgueil, c’est terrible, parce qu’on le retrouve partout. Il se cache partout. Et sa forme la plus subtile, peut-être, est de nous faire croire qu’on n’est pas orgueilleux, ou bien à peine !

Pourtant, dans la tradition chrétienne, l’orgueil est considéré comme la racine de tous les péchés. Il consiste très souvent à se croire mieux que les autres ! C’est une maladie grave qui nous empêche d’être heureux.

 

Puisqu’il devient à la mode, citons Saint Augustin qui explique que l’orgueil est la maladie la plus dangereuse, parce qu’elle empêche le malade de reconnaître qu’il a besoin d’un médecin. Dans ce cas, en effet, comment espérer pouvoir guérir ? Ben Sirac le Sage le dit clairement : « La condition de l’orgueilleux est sans remède » ! Alors, que faire ?

 

Dimanche dernier, nous nous interrogions sur cette porte étroite par laquelle il nous faut passer pour entrer dans le Royaume de Dieu…  Vous vous souvenez… J’avais rapporté ce que quelqu’un m’avait dit un jour : ceux qui ne peuvent pas passer par la porte étroite, ce sont ceux qui sont trop gros, parce qu’ils sont trop gonflés d’orgueil, ou trop gonflés d’eux-mêmes. La porte est bien trop étroite pour eux !

 

L’Evangile de ce jour nous propose deux attitudes de cœur comme remède contre cette « maladie du cœur » qu’est l’orgueil. C’est l’humilité et le désintéressement. L’orgueil, c’est vraiment le contraire de l’humilité.

 

Il y a un passage de saint Paul aux Philippiens qui exprime très bien cela. Il nous dit : « Ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. « Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres. » (Ph 2, 3-4)

 

Estimer les autres supérieurs à soi-même, on n’y arrive sans doute pas, mais on peut essayer. Tenter d’avoir ce regard d’estime sur l’autre, ça nous aidera petit à petit à lui laisser davantage de place et à moins nous préoccuper de nous-mêmes.

 

Reconnaître aussi davantage ses limites, en acceptant déjà d’en avoir, c’est combattre l’illusion de la toute-puissance d’où jaillit l’orgueil. Ne pas se croire tout-puissant !

 

Faire aussi un effort pour accueillir avec plus de bienveillance les critiques qu’on nous fait, cela va dans le même sens. C’est apprendre à être plus humble. Et puis le service. Être au service des autres. Être préoccupé des soucis des autres. Cela aussi est une école d’humilité.

 

Je m’arrête à ces quelques attitudes essentielles qui nous empêcherons d’être orgueilleux, ou, soyons plus modestes, disons : qui nous empêcherons d’être trop orgueilleux : avoir une plus grande estime des autres ; reconnaître ses limites ; ouvrir son cœur aux critiques ; être au service de plus petits. Tout cela nous apprend l’humilité. Confesser ses péchés, aussi, c’est important pour débusquer son orgueil et l’empêcher de se cacher.

 

Il y a pourtant encore une chose essentielle que je n’ai pas dite, car, nous le savons bien : si le Seigneur ne bâtit la maison, le travailleur travaille en vain ! ». L’orgueil, justement, c’est vouloir tout faire par soi-même, c’est le refus de la grâce de Dieu. Il faut donc demander l’aide du Seigneur pour s’en défaire. Il faut prier pour lui demander de nous apprendre l’humilité. C’est souvent bien douloureux ! Et ça nous met facilement en colère.

 

Une parole du pape François m’avait choquée à l’époque (2016), mais je pense qu’elle est profondément juste : « Il n’y a pas d’humilité sans humiliations » avait-il dit.

L’humilité passe nécessairement par l’humiliation parce que celui qui la subit, la subit précisément comme une humiliation, parce qu’il n’est pas humble. Il se sent donc humilié. Le pape ajoute : « si tu n’es pas capable de supporter une humiliation dans ta vie, tu n’es pas humble. C’est ainsi… »

 

Alors, au cours de cette eucharistie, demandons la grâce de l’humilité.

 

 

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