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Dieu répond à toutes nos prières

Homélie du dimanche 28 mars (Mc 15, 1-39)




La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Marc


Dès le matin, les grands prêtres convoquèrent les anciens et les scribes, et tout le Conseil suprême. Puis, après avoir ligoté Jésus, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Celui-ci l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui le dis. » Les grands prêtres multipliaient contre lui les accusations. Pilate lui demanda à nouveau : « Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu’ils portent contre toi. » Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate fut étonné. À chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu’ils demandaient. Or, il y avait en prison un dénommé Barabbas, arrêté avec des émeutiers pour un meurtre qu’ils avaient commis lors de l’émeute. La foule monta donc chez Pilate, et se mit à demander ce qu’il leur accordait d’habitude. Pilate leur répondit : « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? » Il se rendait bien compte que c’était par jalousie que les grands prêtres l’avaient livré. Ces derniers soulevèrent la foule pour qu’il leur relâche plutôt Barabbas. Et comme Pilate reprenait : « Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ? », de nouveau ils crièrent : « Crucifie-le ! » Pilate leur disait : « Qu’a-t-il donc fait de mal ? » Mais ils crièrent encore plus fort : « Crucifie-le ! » Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu’il soit crucifié.

Les soldats l’emmenèrent à l’intérieur du palais, c’est-à-dire dans le Prétoire. Alors ils rassemblent toute la garde, ils le revêtent de pourpre, et lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée. Puis ils se mirent à lui faire des salutations, en disant : « Salut, roi des Juifs ! » Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s’agenouillaient pour lui rendre hommage. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau de pourpre, et lui remirent ses vêtements.

Puis, de là, ils l’emmènent pour le crucifier, et ils réquisitionnent, pour porter sa croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs. Et ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire). Ils lui donnaient du vin aromatisé de myrrhe ; mais il n’en prit pas. Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun. C’était la troisième heure (c’est-à-dire : neuf heures du matin) lorsqu’on le crucifia. L’inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots : « Le roi des Juifs ». Avec lui ils crucifient deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Les passants l’injuriaient en hochant la tête ; ils disaient : « Hé ! toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, descends de la croix ! » De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes, en disant entre eux : « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Qu’il descende maintenant de la croix, le Christ, le roi d’Israël ; alors nous verrons et nous croirons. » Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient.

Quand arriva la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Éloï, Éloï, lema sabactani ? », ce qui se traduit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : Voilà qu’il appelle le prophète Élie ! » L’un d’eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire, en disant :

« Attendez ! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là ! » Mais Jésus, poussant un grand cri, expira.


Le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas. Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, déclara :

« Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! »


– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie


Jésus savait qu'il allait mourir, qu'on le mettrait à mort un jour, comme on a tué les prophètes. Il l'a annoncé plusieurs fois à ses disciples. Ils ne l'ont jamais cru. Ils ne pouvaient admettre une chose pareille ! Nous aussi, parfois, nous nous faisons de fausses idées sur Jésus et sur Dieu !


On a voulu tuer Jésus plusieurs fois, il ne s'est pas laissé faire. On a voulu le faire roi, il n'a pas voulu, non plus. Mais arrive le moment où certains Grecs demandent à le voir (Jn 12).

Alors pour Jésus, c'est le signe que sa mission touche à sa fin, parce que les frontières s'ouvrent enfin à d'autres qu'aux juifs de naissance. Il dit alors : " Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? (c'est-à-dire : évite-moi la mort ?) – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! » (Jn 12, 27-28) Pour que le nom de son Père soit glorifié, que la bonté du Seigneur soit reconnue.


Jésus n'a jamais voulu ni non plus souhaité mourir sur la croix. Sa prière à Gethsémani le montre bien. Et la lettre aux hébreux (Hb 5, 7) nous dit quelque chose de très étonnant à ce propos : "Pendant les jours de sa vie dans la chair, (Jésus) offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé…"


Jésus a donc prié pour être sauvé de la mort, et il fut exaucé, dit la lettre.

Or Jésus est bel et bien mort ! Alors pourquoi dire qu'il a été exaucé ?

Parce que Jésus n'a pas prié pour ne pas mourir, mais pour être sauvé de la mort !

C'est pourquoi, après sa mort, Dieu l'a ressuscité pour le sauver de la mort.


Le Ps 21 que récite Jésus sur la croix dit la même chose – on l'a chanté au début de la messe : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?". Ça c'est le premier verset du psaume. Mais au verset 22, à la fin du psaume on entend : "Tu m'as répondu !" Voilà bien l'étonnant ! Car Jésus va mourir ! Mais, en fait, tout n'est pas fini. Dieu a entendu le cri de celui qui allait mourir. Il ne l'abandonnera pas. Il va lui répondre et exaucer sa prière en le relevant d'entre les morts.


C'est ce que la foi permet de croire. C'est ce que la foi affirme. Dieu n'a pas abandonné son Fils au pouvoir de la mort. La Passion de Jésus nous ouvre à cette perspective et à cette folle espérance.


Nous le comprenons mieux : Dieu n'empêche pas les hommes de commettre leurs méfaits.

Il les laisse libres et responsables de leurs actions. Il n'oblige personne. Jamais. Mais il est toujours là et il agit. Il n'empêche pas, mais il donne. Il donne la joie. Il donne la paix. Il donne la vie. Il la donnera à son fils. Et son fils ressuscitera. Et ce que Dieu fait pour son fils, il le fait aussi pour tous ses enfants, il le fait pour nous.


Nous comprenons que Dieu répond à nos prières, à toutes nos prières, non pas en nous évitant des difficultés, des souffrances ou la mort. Non ! Il nous répond en nous donnant la vie, sa vie. La puissance de la résurrection. Et c'est elle qui nous rend capables de tout traverser, même la mort. C'est cette puissance de la résurrection qui nous donne d'aimer comme Jésus nous a aimés.


Amen.


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