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Déconcertés mais non désemparés

Homélie du jeudi 16 janvier 2020 (Mc 1, 40-45)



Ce récit étrange semble opposer deux sortes de contagion : la contagion de la lèpre, qui éloigne tout le monde du lépreux, et la contagion de la sainteté, qui attire à Jésus tous les hommes.


La lèpre symbolise pour les hébreux le péché. Quand le péché disperse, la sainteté rassemble. Quand le péché brise la communion, la sainteté restaure l’amitié.


Il nous semble parfois être chahutés par deux vents contraires : la tentation du péché et l’inspiration de la grâce. Mais ces deux vents ne sont pas de force égale. Comme l’enseigne Saint Paul, “là où le péché abonde, la grâce surabonde” (Rm 5, 20). La grâce est plus puissante que le péché, la communion est plus forte que la dispersion, la vie est plus forte que la mort.


Si nous croyons que Jésus est ressuscité, nous sommes appelés à croire que la vie de Jésus en nous et dans le monde est plus puissante que la mort en nous et dans le monde.


Le mal peut sembler vainqueur mais cela n’est que temporaire. Cette victoire du péché est éphémère et, au bout du compte, illusoire. Si nous sommes affectés par le péché, nous ne sommes pas terrassés par lui. “En toute circonstance, dit Saint Paul, nous sommes dans la détresse mais sans être angoissés ; nous sommes déconcertés, mais non désemparés ; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés ; terrassés, mais non pas anéantis” (2Co 4, 8-9).


Dans la première lecture, le peuple hébreu est déconcerté, parce qu’il pensait à tort que l’Arche du Seigneur allait le protéger des attaques des Philistins. Pour autant, Israël se relèvera de ses cendres. Ce tout petit pays qui a eu mille occasions de disparaître est toujours debout. De même que l’Église, aujourd’hui discréditée aux yeux des hommes, reste cette fiancée que Dieu s’est donnée et sur laquelle il veille inlassablement.


Pour nous qui avons déjà reçu de Dieu l’assurance de notre propre résurrection, nous sommes appelés, comme le lépreux de l’Evangile, à monter au Temple pour rendre grâce à Dieu. Même si notre salut ne paraît pas encore clairement. C’est le sens de l’Eucharistie que nous célébrons maintenant.


Amen.


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