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Crucifié, glorieux... C'est moi.

Homélie du jeudi 8 avril 2021 (Lc 24, 35-38)




Évangile de Jésus Christ selon saint Luc


En ce temps-là,

les disciples qui rentraient d’Emmaüs

racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons

ce qui s’était passé sur la route,

et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux

à la fraction du pain.

Comme ils en parlaient encore,

lui-même fut présent au milieu d’eux,

et leur dit :

« La paix soit avec vous ! »

Saisis de frayeur et de crainte,

ils croyaient voir un esprit.

Jésus leur dit :

« Pourquoi êtes-vous bouleversés ?

Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?

Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi !

Touchez-moi, regardez :

un esprit n’a pas de chair ni d’os

comme vous constatez que j’en ai. »

Après cette parole,

il leur montra ses mains et ses pieds.

Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire,

et restaient saisis d’étonnement.

Jésus leur dit :

« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »

Ils lui présentèrent une part de poisson grillé

qu’il prit et mangea devant eux.

Puis il leur déclara :

« Voici les paroles que je vous ai dites

quand j’étais encore avec vous :

“Il faut que s’accomplisse

tout ce qui a été écrit à mon sujet

dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” »

Alors il ouvrit leur intelligence

à la compréhension des Écritures.

Il leur dit :

« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait,

qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,

et que la conversion serait proclamée en son nom,

pour le pardon des péchés,

à toutes les nations,

en commençant par Jérusalem.

À vous d’en être les témoins. »


– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie


On pourrait penser que les disciples s’imaginent ou se persuadent que Jésus est ressuscité pour combler le vide affectif laissé par son absence. Mais dans les récits d’apparition après la Pâque, nous sentons combien c’est Jésus qui prend l’initiative de manifester sa présence, librement, volontairement, comme il veut et quand il veut.


Et cela reste vrai de notre propre expérience spirituelle. Il n'est pas en notre pouvoir de créer à volonté en nous-mêmes le sentiment de la proximité de Jésus. Les ressentis de notre cœur dans la prière ne nous donnent pas d’évidences immédiates, jamais ils ne nous dispensent de croire et d'espérer. Même l'Eucharistie n’abolit pas toute impression d’absence, car entre le sacrement et la réalité invisible, il y a toujours un espace pour notre foi.


Ainsi, Jésus garde l'initiative et se manifeste quand il veut et comme il veut. Aujourd’hui, il surgit au milieu de la grande pièce du Cénacle, toutes portes fermées. Ici, Jésus fait tout pour que ses disciples le reconnaissent : “Voyez, regardez mes mains, mes pieds, constatez que je suis fait de chair et d’os. Touchez-moi, rendez-vous compte par vous-mêmes, prenez des preuves tangibles”. Jésus est en train de dire : “C’est bien moi”.


Mais quelque chose a changé. Les disciples sont d’abord saisis de crainte et de frayeur, ils le prennent pour un fantôme. Et quand ils commencent à le reconnaître, il est dit : “Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire et restaient saisis d’étonnement”.


Il faut dire qu’en traversant la mort, Jésus accède à une vie nouvelle. Bien qu’il soit resté le même, il vit différemment. Son corps est glorifié, il n’est plus astreint aux limitations de l’espace et au temps. Jésus peut être à plusieurs endroits à la fois, comme il est aujourd’hui avec les disciples d’Emmaüs et, dans le même temps, avec les apôtres réunis au Cénacle.


Le même, mais autrement. Ce lien entre le passé et le présent est essentiel au message de Pâques. Jésus souligne le lien vital qui existe entre son passé d'humilité et de souffrance et sa gloire actuelle. On ne peut pas séparer en Jésus l’expérience de la souffrance et celle de la gloire. C’est le même homme. Et il en est de même pour nous. Nous sommes, nous aussi, des serviteurs souffrants promis à la résurrection. Depuis que Jésus est mort et ressuscité, les peines et les pleurs du temps présent sont les signes annonciateurs de la gloire promise à nos corps.


Amen.


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