Commencement de la bonne nouvelle
Homélie du dimanche 6 décembre 2020 (Mc 1, 1-8)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Commencement de l’Évangile de Jésus,
Christ, Fils de Dieu.
Il est écrit dans Isaïe, le prophète :
Voici que j’envoie mon messager en avant de toi,
pour ouvrir ton chemin.
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Alors Jean, celui qui baptisait,
parut dans le désert.
Il proclamait un baptême de conversion
pour le pardon des péchés.
Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem
se rendaient auprès de lui,
et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain,
en reconnaissant publiquement leurs péchés.
Jean était vêtu de poil de chameau,
avec une ceinture de cuir autour des reins ;
il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
Il proclamait :
« Voici venir derrière moi
celui qui est plus fort que moi ;
je ne suis pas digne de m’abaisser
pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Homélie
Pierre, dans sa lettre, dit que le Seigneur « prend patience » avec nous parce qu’il veut que « tous parviennent à la conversion ».
En parlant de cette façon, on sent bien que la « conversion » dont parle Pierre, c’est quelque chose de bon et de souhaitable pour chacun d’entre nous. Et Dieu, qui prend soin de nous, veut donc tout faire pour nous donner cette possibilité de nous convertir et de pouvoir ainsi parvenir au bonheur.
C’est la raison pour laquelle Pierre nous dit encore : « Dieu ne tarde pas à tenir sa promesse ». Dieu n’est pas en « retard », bien au contraire ! Et si le Jour du Jugement n’a pas encore eu lieu, c’est parce que Dieu « prend patience envers nous, […] Il veut que tous parviennent à la conversion ».
Cette conversion devrait donc faire l’objet principal de notre désir, puisqu’elle nous est présentée comme la condition nécessaire pour pouvoir recevoir les bienfaits que Dieu nous a préparés. Il veut pouvoir nous les donner. Et face à nos réticences ou à notre péché, il patiente donc. L’amour est patient… Il attend que nous nous convertissions !
Cette conversion est donc le chemin préparé pour nous conduire à la joie, et nous mener au Royaume. C’est ce que Dieu a prévu pour nous, pour nous rendre heureux.
Alors, pourquoi hésiter encore ? Convertissons-nous ! Le temps de l’Avent est là pour cela.
Que pourrait donc être cette « conversion » ? Le mot l’indique : il s’agit de changer de direction, de se retourner pour se tourner vers autre chose, ou vers quelqu’un d’autre. Et Pierre nous avertit : ne pas vivre cette conversion, c’est aller à sa perte !
Mais, je le redis encore une fois, Dieu notre Père ne veut pas qu’un seul d’entre nous se perde (Mt 18, 14). Jésus le dira lui-même très clairement : « Telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour » (c’est en Jn 6, 39) Quant à Pierre, il dit dans sa lettre : « il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre ». Jean-Baptiste propose donc « un baptême de conversion pour le pardon des péchés ».
La conversion passe par la demande de pardon, par la reconnaissance de ses péchés. C’est ce que font les habitants de Jérusalem en allant trouver Jean-Baptiste dans le désert ; « en reconnaissant publiquement leurs péchés » et recevoir un « baptême de conversion ».
C’est une vraie démarche. Il faut aller au désert ! Se dépouiller. Etre humble. C’est difficile.
Demander le pardon de ses péchés « en pensée, en parole, par action ou par omission », c’est reconnaître que nous n’avons pas bien agi. C’est reconnaître la honte, la tristesse, la nuit qui nous enveloppe et se cache au fond de nous. C’est aussi faire l’expérience d’être passé à côté de l’important, de ce qui fait grandir et apporte la paix, la joie ou l’unité…
On pourrait dire encore : demander pardon, c’est reconnaître que quelque chose ne va pas en nous, se sentir « indigne », ou oser avouer, comme st Paul : « C’est le péché […] qui habite en moi […] Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas » (Rm 7, 17-19). Il s’agit de reconnaître les actes qui nous ont déçus finalement parce que nous avons été trop soucieux de nous-mêmes et pas assez des autres par jalousie, orgueil, mensonge, égoïsme…
Mais c’est bien parce qu’on espère autre chose pour nous et dans nos relations que la conversion et la demande de pardon nous intéressent. Notre espérance, c’est de croire que rien n’est jamais fini, que rien n’est définitivement impossible. En Jésus, le Christ, tout peut renaître. Demander pardon, c’est croire et espérer cela.
Voilà le « commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus, Christ, Fils de Dieu » et « Seigneur ». C’est lui qui vient vers nous afin que « tous parviennent à la conversion » et au bonheur.
Amen.