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Bon pasteur

Dernière mise à jour : 1 mai 2023

Homélie du dimanche 30 avril 2023 (Jn 10, 1-10)


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Évangile de Jésus Christ selon saint Jean


En ce temps-là,

Jésus avait donné un enseignement

dans la synagogue de Capharnaüm.

Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent :

« Cette parole est rude !

Qui peut l’entendre ? »

Jésus savait en lui-même

que ses disciples récriminaient à son sujet.

Il leur dit :

« Cela vous scandalise ?

Et quand vous verrez le Fils de l’homme

monter là où il était auparavant !…

C’est l’esprit qui fait vivre,

la chair n’est capable de rien.

Les paroles que je vous ai dites sont esprit

et elles sont vie.

Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »

Jésus savait en effet depuis le commencement

quels étaient ceux qui ne croyaient pas,

et qui était celui qui le livrerait.

Il ajouta :

« Voilà pourquoi je vous ai dit

que personne ne peut venir à moi

si cela ne lui est pas donné par le Père. »


À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent

et cessèrent de l’accompagner.

Alors Jésus dit aux Douze :

« Voulez-vous partir, vous aussi ? »

Simon-Pierre lui répondit :

« Seigneur, à qui irions-nous ?

Tu as les paroles de la vie éternelle.

Quant à nous, nous croyons,

et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »


– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie


Pourquoi Jésus est-il mort ? Pour quelle raison ?


Il y a bien des façons de répondre à cette question. Les uns diront : “les pharisiens l’avaient dans le nez”. D’autres : “Les romains étaient prêts à le tuer pour acheter la paix sociale”. D’autres encore : “C’est Judas qui l’a trahi”. Ou encore : “C’est Jésus lui-même qui a donné toutes les raisons pour se faire tuer.”


Tout cela est vrai. En tout cas au regard de l’historien. Mais pour nous, amis de Jésus-Christ, ce n’est qu’en apparence que Jésus semble avoir été la malheureuse victime des circonstances et de la méchanceté des hommes. Ni Pilate, ni les romains, ni les juifs du Sanhédrin, ni Judas et sa trahison, ni les disciples et leur abandon ne furent réellement les acteurs de la mort de Jésus. Pour nous, croyants, seules deux personnes sont au cœur de ce drame : Jésus lui-même, et Dieu son Père. C’est ce que Jésus essaie de nous faire comprendre dans cet évangile.


Pour cela, il emploie l’image d’un berger qui aime ses brebis. Pour elles, il est capable de rester avec ses brebis quand vient le loup. C’est tout l’inverse du mercenaire qui préfère abandonner les brebis qu’on lui a confiées plutôt que de risquer sa vie. Jésus a fait son choix. Il a dit : “Moi, je donne ma vie pour mes brebis”.


Seul Jésus peut ainsi dire : “Je connais mes brebis”. Car connaître et aimer, c’est la même chose. Dans la Bible, c’est d’ailleurs le même mot : ‘ahab en hébreu. Jésus peut dire qu’il nous connaît bien parce qu’il nous apprécie. Et il peut dire qu’il nous apprécie car il nous aime jusqu’à préférer notre vie à la sienne. C’est cela que Jésus nous dit dans sa mort. Il nous dit “Je te connais, je t’apprécie, je t’aime et je t’aime plus que ma propre vie”.


C’est seulement quand nous avons compris combien Jésus connaît chacun de nous et nous aime, que nous pouvons lui dire à notre tour : “Jésus, je te connais et je t’aime”. Cet évangile, c’est une déclaration de connaissance et d’amour réciproque entre Jésus et nous, entre le bon pasteur et ses brebis : “Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent”.


Cette connaissance et cet amour réciproque est à l'image de l’amour que Dieu le Père et son Fils unique Jésus se portent de toute éternité. Jésus dit à son Père : “Je t’aime et j’aime ton commandement de l’amour au point d’être prêt à le vivre jusqu’à la croix”. Et le Père dit à son Fils Jésus : “Je t’aime jusqu’à accepter de te voir mourir, si c’est par amour pour moi et pour le monde”. Ainsi, “le Père a tant aimé le monde qu’il lui a donné son propre Fils” dit Saint Jean (Jn 3, 16).


La mort de Jésus passe pour un coup du sort, une triste fatalité ; mais en vérité elle est semblable à l’amour fou d’un berger pour ses brebis. Jésus insiste dans l’évangile : “La vie, personne ne me la prend : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la recevoir à nouveau”.


Jésus connaît et aime toutes les brebis, y compris celles qui ne sont pas dans l’enclos, celles dont on dirait aujourd’hui : “elles sont loin de l’Église”. C’est pour elles aussi qu’il est mort, comme on le répète à chaque messe : “sang versé pour nous et pour la multitude”. Un jour, toutes les brebis verront Jésus face à face. Elles verront de quel amour elles sont aimées. Elles comprendront ce que Jésus a fait pour elles. Ce jour-là, dit Jésus, “elles écouteront ma voix, et il y aura un seul troupeau et un seul pasteur”.


A la seule écoute de sa voix, Jésus n’aura pas à les forcer, ni même à les convaincre. Il suffira que les brebis entendent sa voix, la voix du libre amour jusque dans la mort, pour qu’elles le reconnaissent comme leur vrai pasteur. C’est ce jour-là que nous attendons avec impatience. Et si nous prions, c’est pour que ce jour advienne.


Amen.

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