Homélie du dimanche 2 février 2020 (Lc 2, 22-40)
"Les parents [de Jésus] amenèrent Jésus à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi…" Jésus, ou ses parents, se conforment donc à la Loi. Ils font ce que la Loi prescrit, "mais, en vérité" - nous précise le missel romain dans la liturgie – "en vérité, [Jésus] venait à la rencontre du peuple des croyants".
Quelque chose était donc caché, mais en se conformant à la Loi, c’est tout à coup révélé : un événement surgit. Un vrai "événement", c'est-à-dire quelque chose qui transforme la vie, lui donne du sens. Ainsi, l’obéissance à la Loi va rendre possible ce que la Loi ne peut offrir elle-même, mais seulement préparer : la rencontre avec l’autre.
Ce qui se passe là est assez magnifique, et je vous invite donc à y réfléchir. C’est même extraordinaire. En faisant ce qu’il faut faire, apparaît ce qui était caché… Nous pouvons nous aussi faire cette même expérience du surgissement d’une nouveauté à partir de l’obéissance, et ressentir, nous aussi, combien elle est fondatrice lorsque ça arrive !
L’obéissance – telle que le comprend le Nouveau Testament, telle que nous le propose Jésus à travers sa propre vie – l’obéissance révèle le vrai désir. Elle offre une libération à celui qui s’y soumet et ouvre au salut.
Si je suis devenu religieux, c’est à cause [ou grâce] au vœu d’obéissance qu’elle propose.
Je venais de découvrir, en effet, que pour sortir de mes propres impasses, il fallait que j’obéisse à un autre, il fallait que je me laisse conduire ; que j’accepte de n’être plus le maître de moi-même ! J’étais donc invité à l’obéissance.
Je pense, et je l’ai déjà dit, que dans la vie de couple, c’est la même chose. Si chacun veut grandir, devenir ce à quoi il est profondément appelé, s’il veut répondre à sa vocation, et être libre, il doit accepter de s’en remettre à l’autre. Ainsi, l’homme doit obéir à sa femme, et la femme à son mari. Ils devront se conformer à ce que l’autre demande, ils devront se conformer à la loi, mais, en vérité, leur vocation se révèlera avec plus de clarté ; et ils pourront ensemble marcher à la rencontre des autres…
Il faut obéir pour devenir libre ! C’est génial. C’est Jésus. Jésus, "prenant la condition de serviteur, (…) s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix" (Ph 2, 8). Ce n’est pas ce qui nous est tout de suite demandé, - de mourir sur la croix ! - mais d’obéir à ceci ou cela, et "obéir", c’est toujours mourir à quelque chose. C’est oser le passage de la mort à la vie auquel l’obéissance nous invite.
La fête de la présentation de Jésus au Temple nous manifeste que l’obéissance apporte la lumière, et conduit à la rencontre des autres.
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