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L'Eucharistie à l'école du lépreux samaritain

Lc 17, 11-19 (homélie du dimanche 13 octobre)



Dans l’expérience de ces lépreux, je vois comme trois étapes successives, trois étapes que nous parcourons nous-mêmes : de la mort à la vie, de l’exclusion à la communion, de la perdition au salut.


  • La première étape, c’est celle de l’homme perdu.

L’homme rongé par la lèpre. Une maladie atroce et contagieuse qui ronge le corps, le pourrit, le détruit. A l’époque de Jésus, les lépreux étaient exclus de la vie sociale. Ils ne devaient pas entrer dans les villages. Partout où ils allaient, ils devaient crier “Impur ! Impur !” (Lv 13,45)... Vous imaginez la vie de ces gens-là ? La lèpre était “la plaie” par excellence.

Les croyants d’Israël pensaient que Dieu affectait l’homme de cette maladie à cause de ses péchés. Encore un motif de rejet. Et, par dessus le marché, l’un de ces lépreux est un samaritain, un étranger, un paria ! Il est dit dans l’évangile de Jean : “Les juifs n’ont aucune relation avec les samaritains.” Aucune.

Lorsqu’on est exclu de tous par sa maladie, par sa réputation de pécheur et par sa nationalité… Que reste-t-il ? A peu près rien.


Cet état critique, ce serait le nôtre si nous enlevions maintenant le Christ de notre existence. Une belle oraison à la messe dit : "Sans toi, Seigneur, ma vie est comme un champ de ruines..." Puissions-nous en être convaincus. Il est la vie, et il n'y en a pas d'autre.


  • La deuxième étape, c’est celle de l’homme guéri.

La guérison, les lépreux la doivent à leur foi, c'est à dire à leur confiance en la parole de Jésus. “Allez vous montrer aux prêtres pour faire constater votre guérison” dit le Seigneur. C'est sur cette parole que les lépreux partent vers le temple de Jérusalem, confiants, alors qu'ils ne sont pas encore guéris.


Peut-être en sommes-nous là de notre propre foi. Nous avons rencontré le Christ, nous l'avons prié, nous avons mis notre foi en sa Parole. Et comme les lépreux, nous constatons que Jésus fait en nous oeuvre de guérison. Il nous donne sa paix.


  • Mais il nous reste peut-être une étape à franchir, celle de l’homme sauvé.

Parmi les dix lépreux, il n’y en a qu’un à qui Jésus dise : “Ta foi t’a sauvé”. Le samaritain. Les autres non. Ils sont guéris, certes, mais il ne sont pas encore sauvés. Qu’est ce qui manque à leur salut ? L'action de grâce. C’est à l’action de grâce que nous appelle l’évangile de ce dimanche.


Je crois que Jésus interpelle ici tous les croyants, qu’ils pratiquent ou non.


A ceux qui ne pratiquent pas, il demande : “Quand entrerez-vous dans l’action de grâce ?” Littéralement : “Quand entrerez-vous dans une vie eucharistique ?” Eucharistie signifie “action de grâce” dans le grec des Evangiles ; et participer à l’Eucharistie, c’est précisément “revenir sur ses pas pour glorifier Dieu à pleine voix”.


Quant à nous, qui participons à l’Eucharistie, Jésus vient solliciter notre adhésion profonde à ce qui est célébré à cet autel. Il nous appelle à vivre chaque messe comme une offrande de nous-mêmes au Dieu qui, le premier, s’est livré pour nous.


Nous sommes ce petit peuple - ce petit “reste” comme disent les juifs - qui rend gloire à Dieu non seulement pour nous-mêmes, mais pour la multitude. Nous sommes la petite part des croyants qui, par leur vie eucharistique, offrons à l'humanité entière d’être en perpétuelle action de grâce.


“Cette mission est si belle qu’il nous est impossible de déserter” écrivait un chrétien du deuxième siècle à son ami.


Amen.


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