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L'Espérance

Marche paroissiale du 5 avril 2025





L'espérance est une force vitale que nous pouvons accueillir avec confiance. Il y a deux approches différentes pour parler de l'espérance, celle de l'incroyant et celle du croyant.

 

Dans le langage commun, espoir et espérance sont souvent confondus, et pourtant ils sont bien différents. Tout d'abord, l'espoir est le fait d'attendre et de désirer quelque chose de meilleur pour soi ou pour les autres. Donc l'espoir ne fait pas bouger, il nous fait attendre passivement. Par contre le désespoir fait bouger, on parle d'ailleurs de l'énergie du désespoir. Très souvent le désespoir est la force motrice des migrations. Donc c'est seulement quand le désespoir arrive que l'homme se réveille.

 

Contrairement à l'espoir, l'espérance met en mouvement. Elle est une confiance qui s'enracine en la vie en dépit des circonstances. La confiance nous permet de traverser, d'avancer, d'affronter, de nous engager avec l'espérance qui implique une foi ou une confiance inébranlable en l'avenir. Alors on peut dire que l'espérance, c'est la foi en marche. La foi et l'espérance sont les nourritures du pèlerin, elles nous font avancer.

 

Autre différence, l'espoir a un objet alors que l'espérance n'en a pas. Par exemple on dit : « je garde espoir d'être reçu à mon examen ». Il y a donc un objet. Et l'espoir est cette attente qui peut être d'ailleurs impatiente ou angoissée de quelque chose qui n'existe pas encore. L'espoir, c'est espérer quelque chose. L'espérance au contraire se définit par son mouvement et non par son contenu.

 

Donc l'espoir vise un futur escompté et l'espérance se vit au présent. L'espérance, c'est le désir qui nous pousse vers l'avenir, mais qui se vit au présent. L'espérance ne donne pas de solution, mais elle ouvre des passages. C'est pour ça que l'espérance ne déçoit pas.

 

L'espérance a aussi une force créatrice. Elle a une puissance transformatrice qui renverse les résistances des espoirs humains et égoïstes.

 

L'espérance n'est pas un sentiment naïf ou un optimisme aveugle. C'est plutôt comme un phare dans la nuit, elle nous guide dans notre nuit. Elle est aussi comme une ancre de bateau, elle nous évite de dériver, elle nous accroche à la foi. L'espérance nous donne un horizon, nous donne une vision d'un avenir meilleur, d'un monde qu'on peut améliorer. L'espérance donne un sens à notre vie, elle nous aide à transformer notre monde et elle apporte de la joie.

 

Réflexion sur l'espérance chrétienne : Jésus est vraiment tout le temps tourné vers l'espérance, car il annonce un Royaume à venir, celui de son Père et de sa propre vie donnée pour nous. Il le manifeste sur la croix : « Tout est accompli. ».

 

Christ nous a réconciliés avec Dieu par lui, nous avons été pardonnés. Le pardon est vraiment un chemin d'espérance. Se confesser, c'est vivre cette espérance du pardon, vivre cette espérance que je suis encore aimé, que je suis encore capable d'aimer.


Notre espérance est liée à notre foi au Christ ressuscité. C'est pourquoi nous ne sommes pas comme ceux qui sont sans espérance. Notre espérance est donc fondée sur la mort et la résurrection de Jésus. Pour les chrétiens, l'espérance c'est quelqu'un, c'est le Christ. L'espérance chrétienne annonce que notre monde a un sens, qu'il s'inscrit dans le projet de Dieu.


Quand on discerne, on cherche si ce qu'on fait est accordé à la volonté de Dieu. On peut traverser certaines difficultés en se rappelant qu'on est inscrit dans la volonté de Dieu et que cette espérance a une mission. Cette espérance chrétienne s'inscrit donc dans un projet créateur qui m'emmène vers la plénitude, vers la joie.


L'espérance chrétienne dit aussi que les souffrances du temps présent sont comme un enfantement. Notre espérance, c'est d'être avec le Christ dans son royaume. Les chrétiens vivent donc dans l'espérance parce qu'ils croient à un futur après la mort, ils croient à la vie après la mort. Leur vie est en Dieu et elle ne finit pas. Quand on désespère par contre, cela montre un manque de foi, c'est ne plus croire que Dieu est capable d'agir.

 

Cette espérance chrétienne est fondée sur l'amour infini de Dieu. C'est parce que Dieu nous aime, qu'Il a voulu passer une alliance avec nous. Il a voulu renouveler sans cesse cette alliance à chaque fois que nous l'avions brisée et il scelle définitivement cette alliance avec la venue de son Fils qui a donné sa vie par amour. Le Christ est l'alliance nouvelle et éternelle comme on le dit à chaque Eucharistie. Donc toute cette espérance est ce projet de Dieu, qui dépasse la mort, cette promesse de Dieu qui prend complètement corps avec le Christ.

 

Christ est notre espérance mais Christ est aussi l'espérance de Dieu pour le monde. Dieu continue d'envoyer sa grâce, Il continue de répandre ses bontés sur l'humanité. L'espérance n'est pas due à nos mérites mais à la grâce de Dieu.

 

L'Esprit Saint communique et soutient l'espérance chrétienne. Si on arrive à accueillir, à respecter, à implorer l'Esprit de Dieu qui vient dans notre vie, alors l'Esprit nous conduira dans le bon sens, à savoir celui de la volonté de Dieu, du projet de Dieu pour nous et pour les autres.

 

L'espérance agit aussi dans les épreuves. Nous ne devons pas perdre courage. L'espérance invite à la persévérance. L'espérance permet justement de surmonter les difficultés. Elle nous pousse à agir, elle nous donne de vivre avec confiance. Les premiers martyrs chrétiens sont allés à la mort en restant dans la paix de Dieu. Ils étaient habités par la force de l'espérance de Dieu et leur histoire a touché le cœur de gens qui n'étaient pas croyants. Par la suite, ceux-ci sont devenus des chrétiens. Les premiers martyrs ont été vraiment semence pour les premiers chrétiens.

 

 

L'espérance est inscrite dans le nom de Dieu ( le YOD )

YOD, la plus petite lettre de l’alphabet hébraïque : c’est la première lettre du tétragramme, du nom de Dieu en 4 lettres, qui se lit de droite à gauche 



 





Le Yod a pour fonctions de transformer le temps. Cette sorte de virgule alignée en haut montre que le verbe est au temps de l'inaccompli, c'est-à-dire au futur. Or, le yod est la première lettre du Nom du Seigneur. Dieu s’écrit donc au futur. Il annonce un futur. Il est le Dieu de la promesse. Il est le Dieu de l’espérance.


Chaque fois qu'un yod sera écrit, sa présence évoquera le Nom du Seigneur et son ouverture de l'avenir. Le YOD ouvre le chemin de l’espérance. Il annonce que les promesses qu’a faites Dieu vont se réaliser. Alors on comprend mieux ce que Jésus dit aux foules quand il proclame dans Mt 5, 17-18 :


  • 17 Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.

  • 18 Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. »

 

Retirer un iota (lettre grecque !), retirer un Yod de la Parole de Dieu, c’est retirer le futur, la promesse, l’espérance ! C’est empêcher Dieu d’accomplir son projet pour nous. Retirer ce Yod c’est tuer Dieu, finalement. C’est tuer l’espérance. En revanche prendre au sérieux ce Yod, cette espérance que Dieu nous offre, c’est être appelé à croire. Vais-je croire ce que Dieu me ou nous promet ? Vais-je espérer ?



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