top of page

L'étoile qui nous guide

Homélie du dimanche 5 janvier 2020 (Mt 2, 1-12)



Je ne sais pas ce que vous avez trouvé sous le sapin cette année... Je me souviens qu’à la maison, il y a avait souvent parmi les cadeaux des bandes dessinées d’Astérix le Gaulois. Quand nous les lisions en famille, je remarquais que les enfants et les grandes personnes ne riaient pas aux mêmes moments. Encore petit, je m’intéressais au récit lui-même et à ses rebondissements, alors que les plus grands appréciaient davantage les traits d’humour cachés au second degré de l’histoire.


Quand on lit la Bible ou qu’on écoute une page d’Evangile, c’est pareil. Les évêques des premières communautés chrétiennes, les Pères de l’Église, nous enseignent que l’Évangile possède deux sens, qu’il peut se lire de deux manières.


Le premier sens, c’est le sens littéral. Aujourd’hui, par exemple, l’Evangile nous raconte que des hommes de l’Orient se sont mis en route vers la Terre sainte, guidés par un astre mystérieux. On apprend qu’ils ont découvert un enfant et qu’ils l’ont adoré parce qu’ils ont reconnu en lui le Messie.

Lire l’Évangile à ce premier niveau de lecture, c’est un peu le lire comme l’enfant lit Astérix. Il s’interroge sur les faits de l’histoire. Qu’est ce qui s’est passé ? Et surtout comment ça s’est passé ?


Ces interrogations ont leur importance mais, à mon sens, elles ne doivent pas occulter le sens spirituel de l’évangile. Au temps des Pères de l’Eglise, toute interrogation relative au sens historique du texte s’estompait devant d’autres interrogations plus profondes : pourquoi l’histoire est-elle racontée et que veut-elle signifier pour celui qui l’écoute. Ainsi défini, le second sens dit spirituel ou mystique regarde la manière dont tel passage d’Evangile éclaire notre existence dans la foi. C’est à ce sens que je m’intéresse maintenant.


Les mages, nous est-il dit, sont partis à la suite d’un “astre” qu’ils avaient vu “se lever”. Sans doute ces hommes étaient-ils des astronomes ou des astrologues. Sans doute admiraient-ils le cycle régulier des planètes et des étoiles. Mais peu importe ce détail devant le fait plus fondamental qu’ils se sont “mis en route” sous l’impulsion de la chose même qui les passionnait.


Cela vaut encore pour nous. Le Père nous “attire” (Jn 6, 44) vers son Fils à travers ce qui constitue notre désir : les mathématiques si les chiffres nous fascinent, la nature si nous sommes émerveillés par sa variété, la littérature si nous aimons lire... Nous avons tous une étoile personnelle, une appétence qui nous met en marche et nous conduit à aimer le Seigneur “de tout notre cœur, de toute notre âme et de tout notre esprit” (Dt 6, 5).


Chacun peut se demander quelle est son étoile, sa passion, ce qui le met en mouvement. Quand vous l’aurez discernée, rendez-grâce pour ce qui est probablement le moteur de votre action.


Puis demandez-vous si cette étoile vous mène bien au Christ.

Les mages se sont mis en route sans savoir où leur passion pour l’astronomie les conduirait. Mais sur le chemin, ils ont fait une étape à Jérusalem pour consulter les Écritures afin de s’assurer que leur passion les conduirait à bon terme.


Nous aussi, si nous commençons notre voyage dans un élan spontané du cœur, nous avons à mettre notre vie sous la lumière de la Parole de Dieu. En cette solennité de l’Epiphanie, prions pour que les Écritures méditées en Église soient bel et bien notre boussole sur le chemin qui mène au Christ. Si nous laissons la Parole de Dieu éclairer et purifier nos passions, ces dernières manifesteront le Christ ; elles seront l’Epiphanie de notre foi.


Amen.


29 vues

Comments


Le blog paroissial

Favicon
bottom of page