Lc 9, 7-9 (homélie du jeudi 26 septembre 2019)
Visiblement, Hérode est intrigué par Jésus et par sa popularité naissante. Il a du mal à le situer, comme ses contemporains qui voient en lui un personnage du passé venu réveiller Israël (Élie, Jean-Baptiste ou un autre prophète). Hérode cherche à voir Jésus, il aimerait bien percer le mystère de son identité : "Qui est cet homme, dont j'entends dire de telles choses ?"
De cet intérêt et de cette recherche pourrait bien naître la foi. Mais à la fin de l’évangile selon Saint Luc, quand Pilate envoie Jésus à Hérode pour se débarrasser de lui, Hérode a changé. On le retrouve “tout joyeux”, faisant des pieds et des mains pour que Jésus fasse un miracle devant lui. La question de l’identité de Jésus n’intéresse plus Hérode. Jésus ne s’y trompe pas : il ne dira pas à Hérode qui il est, parce que le souverain de Galilée s’en moque, désormais.
C’est un peu notre histoire, l’histoire de nos propres ambiguïtés dans la recherche de Jésus, l’histoire de la retombée de nos désirs. Souvent nous voudrions, comme Hérode, des miracles, de l'immédiat. Peut-être pas du sensationnel mais des bienfaits à notre mesure, à notre service.
Comme Hérode, "nous cherchons à le voir", mais nous avons du mal à l'écouter. Comme Hérode, nous parlons trop... aussi Jésus ne répond rien. Toute sa réponse est déjà dans sa patience à notre égard et dans le don qu’il fait de lui-même à chaque Eucharistie.
Amen.
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