Homélie du jeudi 28 janvier 2021 (Mc 4, 21-25)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jésus disait à la foule :
« Est-ce que la lampe est apportée
pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ?
N’est-ce pas pour être mise sur le lampadaire ?
Car rien n’est caché,
sinon pour être manifesté ;
rien n’a été gardé secret,
sinon pour venir à la clarté.
Si quelqu’un a des oreilles pour entendre,
qu’il entende ! »
Il leur disait encore :
« Faites attention à ce que vous entendez !
La mesure que vous utilisez
sera utilisée aussi pour vous,
et il vous sera donné encore plus.
Car celui qui a,
on lui donnera ;
celui qui n’a pas,
on lui enlèvera même ce qu’il a. »
— Acclamons la Parole de Dieu.
Homélie
Dans cet évangile, c’est la finale qui est dérangeante : “Celui qui n’a pas, on lui enlèvera même ce qu’il a.” On croirait entendre parler Don Salustre campé par Louis de Funès dans La folie des grandeurs : “Les pauvres, c’est fait pour être très pauvres et les riches très riches”.
Nous avons envie de répondre à Jésus : “Ce n’est pas juste”. Ce n’est pas juste qu’à celui qui n’a pas, on enlève même ce qu’il a. Et c’est exactement la réaction que Jésus veut susciter en nous. Jésus a dit cela dans deux contextes : dans l’évangile de ce jour et aussi dans la parabole des talents, à la fin de l’évangile selon Marc (Mc 25, 26).
Dans la parabole des talents, celui qui se ferme à la Parole de Dieu, celui qui se tient à distance de Dieu et de ses commandements perd même ce qu’il a. Progressivement, son cœur se rétracte. Il finit par voir Dieu comme un ennemi et se mure dans la solitude et le silence.
A l’inverse, celui qui a gardé ouverts son intelligence et son cœur, celui qui a donné sa foi à Jésus grandit dans l’amour de Dieu et reçoit de plus en plus de grâces en sa compagnie.
Quand celui qui n’a rien se voit retirer même ce qu’il a, ce n'est pas Dieu qu'il faut accuser. Car Dieu ne refuse jamais l’Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent (Lc 11, 13).
Ce que Jésus essaie probablement de nous dire aujourd’hui, c’est qu’il n’y a que deux chemins. Soit nous sommes ouverts à sa grâce et nous recevons de plus en plus. Soit nous sommes fermés à son amour et nous perdons progressivement même ce que nous avons. Comme le dit le Seigneur dans le livre du Deutéronome : “Vois ! Je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. [...] Choisis donc la vie” (Dt 30, 15.19).
Cette vie, elle nous est présentée aujourd’hui comme une lumière. La vie avec Dieu, c’est quelque chose qui rayonne. Et de la même manière, soit nous partageons cette lumière et elle croît en nous, soit nous la gardons pour nous-mêmes et elle dépérit. La mission, l’annonce de l’Évangile ne sont pas des à-côtés de la vie chrétienne mais la vie chrétienne elle-même. La vie chrétienne, c’est de manifester le don de Dieu ; comme la vie du Christ, c’est de manifester le Père.
Que Dieu nous aide à y parvenir.
Amen.
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